TH2âtre / Emmanuel Meirieu
©NMartinez
Pendant quarante ans, Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature en 2015, a sillonné l’ex-URSS pour récolter les témoignages de ceux qui ont vécu la chute de l’empire soviétique. Dans La fin de l’homme rouge […], elle fait résonner avec une grande intensité la voix fragile et exsangue de ces orphelins d’idéal, survivants ou bourreaux, malmenés par les guerres, la police politique et les pénuries, tous brisés après avoir cru désespérément à un monde plus juste. Ils livrent leurs souvenirs, leurs deuils et leur quotidien, de l’avènement de Staline au retournement capitaliste. Ils nous parlent des sacrifiés de l’Afghanistan, des goulags, de Tchernobyl… Cette pièce saisit car, en parlant d’hier, elle éclaire et questionne avec force notre présent, renvoyant dos à dos communisme et capitalisme.