Conférence-Débat de Patrick Coupechoux, journaliste et essayiste
ACERHP ; Aric Leroy
A la fin du 18è siècle, Philippe Pinel inventait le traitement moral de la folie, ancêtre pas si lointain de la psychothérapie et donc du soin en psychiatrie. C’était durant la révolution française et ce n’est certainement pas un hasard, en ces temps de libération, d’invention de la démocratie, si la folie était reconnue comme humaine et si l’on a retiré les chaînes qui liaient les fous. Pas de hasard non plus dans l’invention de la psychiatrie désaliéniste au cœur de la Résistance, dans l’asile de Saint-Alban. L’heure était alors au retour de la démocratie et des droits de l’homme après la période noire des fascismes et du nazisme. De là est né le concept de soin. La folie, comme la psychiatrie, sont enfants du temps. Aujourd’hui, la conception humaine de la folie, qui était celle de la psychiatrie de secteur, est abandonnée au profit d’une vision scientiste et financière. Comme dans la société, en psychiatrie, l’humain disparaît et avec lui le concept même de soin.
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Ancien collaborateur du Monde diplomatique, journaliste spécialiste de la psychiatrie, essayiste, Patrick Coupechoux travaille sur le traitement de la souffrance psychique depuis vingt ans.
Son enquête sur la psychiatrie française, Un monde de fous. Comment notre société maltraite ses malades mentaux (Seuil, 2006, préface de Jean Oury), saluée par les spécialistes, est devenue un livre de référence.
Il a également publié au Seuil : Mon enfant autiste, le comprendre, l’aider (2004) ; La Déprime des opprimés (2009) un ouvrage qui porte sur la souffrance au travail ; Un homme comme vous. Essai sur l’humanité de la folie (2013). Publié aux éditions Albin Michel, Mon combat pour une psychiatrie humaine (2016) a été co-écrit avec Pierre Delion, psychanalyste, professeur à la faculté de médecine de Lille 2 et chef du service de psychiatrie de CHRU de Lille.
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Rencontre dédicace avec Patrick Coupechoux, avec la participation de la Librairie La Ruelle.