(un) VISIBLE

Avec des oeuvres de : Cathryn Boch, Éric Bourret, Marilise Castellano-Gully,
Jean-Marc Chapoulie, Arina Essipowitch, Françoise Goria, Marie Lansac, Bernard Larcher, Myriam Mechita, Jean-Paul Olive, Estefanía Peñafiel Loaiza, Valérie Pelet & Karine Rougier, Catherine Poncin, Eric Principaud, Nathalie Quintane, Bernard Rancillac, Véronique Rizzo, Javier Roz, François Saint-Pierre, Riwan Tromeur.
Dès le commencement de son histoire, la photographie bouleverse car, en capturant l’image
du réel, elle désoriente l’art et les artistes jusque-là préoccupés à représenter la réalité.
Rapidement, deux théories se sont opposées : d’une part, celle selon aquelle la photographie reste une représentation directe et exacte du réel, et d’autre part, celle qui la définit comme un médium autorisant le regard personnel de l’artiste sur le monde. Ainsi, Rudolf Arnheim (1904-2007) soutient que la photographie n’est pas neutre ; elle dépend d’un angle de vue, d’une distance et d’un cadrage, ce qui la rend indétachable d’une vision subjective.
L’histoire de la photographie a continué. Elle a pris de nouvelles orientations à la fin du xxe siècle avec l’avènement de la photographie plasticienne. Des artistes contemporains s’approprient l’image pour la transformer et la modeler dans le champ plus large de l’art (installation, sculpture, vidéo, peinture…). Ils la manipulent en tant qu’objet plastique, jouent sur sa matérialité et l’infini des effets formels possibles. Ils ne visent plus la représentation du réel, mais sa portée sensible, interrogative et décalée
qu’ils interprètent dans le champ poétique.
Pour l’exposition (un)VISIBLE, sensibilité et plasticité de l’image, les oeuvres sélectionnées relèvent d’un travail en profondeur sur et avec l’image, par superpositions, retraits et effacements. Les oeuvres ne s’affirment pas d’évidence.
Les artistes accueillent les instabilités, les ratages et les inconstances de l’image qui se manifestent dans les variations qu’imposent le reflet, le flou, l’éblouissement ou le collage, pour déconstruire une image d’origine et l’inclure dans une réalité plastique.
Ces oeuvres interrogent notre relation au monde ; n’est-il pas plus complexe que l’unique perception visuelle que nous en avons ?
N’est-il pas possible de nous rapprocher du réel en considérant les multiples strates dont il se compose ?
Comment la plasticité des images, appuyant la vibration du champ visuel, nous conduit-elle à mieux voir et ressentir ?
Comment l’indistinct peut-il enrichir notre vision et notre appréhension du monde ?
Commissariat de l’exposition assuré par les étudiant.es de la classe préparatoire de l’école d’art idbl, accompagné.es par Lydie Rekow-Fond, historienne et théoricienne de l’art.
Exposition conçue à partir d’oeuvres du Fonds régional d’art contemporain Sud et de l’artothèque de Miramas.